Mojtaba Abbassi 29 ans et Roshan Samim 25 ans ont été transférés de leurs cellules de la prison de Gohardasht à Karaj vers la prison d’Evin de Téhéran pour y être pendus. Selon certaines rumeurs, d’autres prisonniers ont été aussi transférés dans le même but. Il s‘agira d’une pendaison collective.
Ce lot comprendrait aussi Behnoud Shodjaï (ci-dessus), aujourd’hui âgé de 20 ans, qui à l’âge de 17 ans avait accidentellement tué un homme dans une bagarre de rue en portant secours à un ami. La Cour suprême a confirmé avant-hier la sentence et fixé la date de son exécution à mercredi 24 décembre.
Selon la loi islamique en vigueur en Iran, le condamné peut échapper à la mort s’il paye une compensation à la famille de la victime. C’est ce que l’on appelle le « Prix du Sang ». Dans le cas de Behnoud, la famille de sa victime exigeait 1.420.000 euros soit 14 siècles de salaire mensuel d’un ouvrier, autrement dit un montant impossible à réunir. Il s’agissait donc d’un refus de pardon. Cependant, son cas est devenu connu en Occident, et sous la pression des médias et des ONG, le système judicaire a dû lui accorder un autre sursis qu’il a déguisé en un délai supplémentaire pour réunir une somme moins importante, 425.000 euros, soit 500 ans de salaires.
Behnoud a ainsi bénéficié de deux sursis bidon permettant au régime d’échapper aux critiques des ONG militant pour les droits des mineurs. Cette fois à l’heure où vous lisez cet article, il est sans doute mort, à l’issue de cette pendaison collective programmée à une date à laquelle les militants sont peut-être moins vigilants.
Behnoud rejoint ainsi les autres condamnés mineurs tués cette année. Cette pendaison porte à au moins 7 le nombre des ex-condamnés mineurs pendus en Iran depuis le début de l’année 2008. Au moins 77 autres jeunes attendent leur tour dans le couloir de la mort.
Source: iran-resist.org, December 24, 2008
